PRÉSENCE DE LUMIÈRES

La tablette électronique

L'iPad d'Apple

L’iPad d’Apple

Il y a quelques semaines, Apple proposait son livre électronique, l’iPad. Il s’agit d’une tablette de 24,3 cm par 19,0 cm avec un écran d’une diagonale de 9,7 po. (24,64 cm). Il offre une ribambelle d’applications.

L’iPad n’est pas seul dans la course. En 2007, le libraire en ligne Amazon lançait le Kindle, une tablette branchée sur son stock de livres. Ce bidule comportait un petit écran d’une diagonale de 6 po. Deux ans plus tard, il en sortait une deuxième génération, de même qu’un format plus grand, le DX, avec un écran d’une diagonale de 9,7 po. comme l’iPad. Orange Vallée offre déjà sa Tabbee. Microsoft, Dell et HP offrent leur tablette, ou leur mini-portable. Google promet de sortir sa Chrome OS avant la fin de l’année.

Ces tablettes utilisent des technologies différentes. Le Kindle, par exemple, utilise la technologie d’affichage dite de ‘l’encre électronique’, en noir et blanc, plutôt lente mais économe d’énergie. En revanche, d’autres tablettes utilisent un écran LCD ou LED+/- qui donne une meilleure lecture, en couleur, mais qui dévore l’énergie. C’est pourquoi l’autonomie du Kindle est de 48 heures alors que celle de l’iPad ne dépasse pas 10 heures. Il y a aussi la technologie du système d’exploitation OS qui permet non seulement de lire un livre mais aussi beaucoup d’autres applications, comme la navigation sur le Web, l’écoute de musique, la prise de photos, etc.

Peu ou prou, ces tablettes font la même chose, c’est-à-dire proposer un support électronique qui remplacera – en partie – le support papier du journal, du magazine et du livre. Branchées sur le Web, elles offrent une panoplie de fonctionnalités sensées séduire le chaland qui se voit à la fine pointe de la modernité.

Je confesse ne pas avoir la compétence pour commenter la performance technique des divers modèles offerts. En revanche, ce que je peux faire, c’est exprimer mon besoin. J’ajoute que je me vois en un utilisateur enthousiaste de cette nouvelle technologie, pour peu qu’elle soit au point et qu’elle rencontre mes besoins. J’ajoute aussi que je ne suis pas un maniaque des gadgets électroniques, que je ne joue jamais en ligne et que je ne suis pas un adepte du commerce sur le Web. En revanche, tous les jours, j’utilise mon ordinateur, glane sur le Web l’information qui m’est nécessaire, envoie et reçoit des courriels, utilise mon téléphone cellulaire (un modèle tout simple, pas le BlackBerry) et écoute la radio ou la musique sur mon iPod.

Voici la tablette électronique que je souhaiterais avoir :

Écran
Je souhaiterais un écran plus grand que celui qui est offert. Pour moi, l’écran de l’iPad est encore trop petit. Je suggère plutôt un écran d’une diagonale de 11 po. sur un cadre de 1,0 po. de largeur, ce qui donnera une tablette de la taille d’un feuillet 8½ x 11. Ainsi, la surface de l’écran qui ferait mon bonheur serait similaire à la surface de lecture des magazines usuels comme Time ou Marianne. Pour les photos ou les vidéos, ce grand écran serait plus convivial que les modèles proposés.

Épaisseur
Avec une épaisseur de 0,5 po., la tablette iPad se tient bien. Un appareil plus mince n’offrirait guère d’avantage.

Léger
L’iPad pèse entre 1,5 livre et 1,6 livre. Est-ce trop lourd? Pour me faire une tête, j’ai pesé quelques-uns de mes livres, et le poids de la plupart d’entre eux s’inscrit entre 1,0 livre et 2,0 livres. Donc, le poids des tablettes actuelles m’est acceptable. Mais ce ne serait pas mal non plus si elles étaient plus légères.

Écran tactile
L’écran tactile comme le Multi-Touch de l’iPad est bien et facilitera l’usage. J’accepte.

Lecture
C’est la fonction première de cet appareil. Au point de vue technique, les tablettes offertes, notamment l’iPad, offrent une surface de lecture agréable et claire. Avec un plus grand écran, ce serait encore mieux.

En revanche, sur le plan du contenu, tous ces appareils souffrent d’une très grave carence. Ce que je souhaite, c’est de pouvoir télécharger les ouvrages contenus dans les grandes bibliothèques du monde. Par exemple, la philosophie des Lumières m’intéresse. Il faudrait que je puisse, à partir de ma tablette et à l’aide d’un moteur de recherche efficace, avoir accès à tous les ouvrages qui traitent de ce sujet. En plus, je devrais pouvoir consulter en ligne, sur ma tablette, les documents de référence qui se trouve dans les bibliothèques : dictionnaires, encyclopédies, atlas, etc.

Numériser un livre est une opération techniquement simple mais dévoreuse de temps. Donc d’argent. Mais c’est un passage inévitable. Car si l’on veut que la tablette électronique devienne un objet utilisé pour tous, on devra augmenter considérablement l’offre de livres et améliorer la facilité de lecture. Actuellement, le Projet Gutenberg offre en ligne, gratuitement, quelque 30 000 ouvrages. Ce n’est qu’un timide début. À elle seule, la British Library possède 14,0 millions de livres et près de 1,0 million de titres de périodique. Aujourd’hui, j’ai essayé de lire en ligne À la recherche du temps perdu et The Innocents Abroad. C’est possible mais Dieu que c’est lourd!

Bien sûr, l’accès des ouvrages qui sont dans le domaine public serait gratuit.

Plus bas, j’aborderai la question du copyright.

Librairie
Avec ma tablette, il me sera possible d’acheter un livre dans une librairie virtuelle. Et de le télécharger. Devenant propriétaire du livre en question, je pourrai le conserver indéfiniment. Ce qui implique que la tablette devra pouvoir se brancher sur un disque dur de grande capacité pour stocker les ouvrages de ma bibliothèque virtuelle. Ce que je dis pour les documents écrits s’applique aux ouvrages audio-visuels.

Surlignage
Quand un livre m’appartient, j’en fais ce que je veux. J’en prends un soin jaloux mais en même temps je me permets de surligner les passages intéressants. Avec l’écran tactile, il devrait m’être facile d’introduire une fonction qui me permettrait, en glissant le bout de mon doigt sur la phrase à mémoriser, de la surligner.

Notes en marge
Une autre mauvaise habitude de ceux qui travaillent avec les livres est de rédiger dans la marge, au fil de l’inspiration, des notes, des commentaires, des objections, des approbations, des exclamations, des surprises . . . La tablette électronique me donnera-t-elle cette possibilité? J’en doute et je le regrette.

Internet
La connexion filaire et sans fil (Wi-Fi) à Internet est une nécessité et les principales tablettes l’offrent. Ainsi, on pourra utiliser sa tablette pour naviguer sur la ‘grande toile’, pour envoyer et recevoir des courriels, et pour prendre avantage de la messagerie instantanée.

Magazines et journaux
Un autre très grand avantage du livre électronique est de remplacer éventuellement l’édition papier des magazines et des journaux. Sur cette question, voici mon souhait. Je souhaiterais m’abonner à quatre ou cinq quotidiens et trois ou quatre hebdomadaires. Et que tous les matins, au saut du lit, j’aie sur ma tablette mon petit déjeuner intellectuel. Mais ce que je constate, c’est que sur cette question comme pour les ouvrages en bibliothèque, l’offre n’est pas au point.

Il est dommage qu’en informatique, le contenu soit toujours en retard par rapport au contenant.

Copyright
Il me serait utile de pouvoir brancher ma tablette sur une imprimante. Alors se pose la question du copyright. Ce problème existe déjà avec l’ordinateur classique, notamment pour la musique.

À propos des documents écrits, les universités ont développé la notion du fair use pour l’usage du photocopieur. Selon cette règle, un peu floue, je le concède, l’étudiant ou le professeur peut, sans enfreindre le copyright, copier pour son usage ou pour l’usage d’un cours, une page, même un chapitre d’un livre. Mais jamais le livre en entier. Et jamais pour en faire commerce. La même règle pourrait s’appliquer aux documents téléchargés sur la tablette électronique.

Je conviens que l’application stricte du copyright est difficile. Il tombe sous le sens aussi que les auteurs et les libraires ne doivent pas être lésés. En revanche, on ne doit pas brider l’usage du document qui m’appartient. Sur cette question aussi, il y a encore beaucoup de travail à faire.

Coût
En gros, le prix du livre électronique oscille actuellement entre 400,00 $ et 900,00 $. En plus, pour me satisfaire, je dois prendre en compte le coût de l’abonnement aux journaux et aux magazines. Tout ça, c’est trop cher pour la majorité des utilisateurs.

Pour réduire le coût des contenus et du support, il faudrait que des ententes stratégiques soient conclues entre tous les acteurs de la grande toile.

Autonomie
Apple a équipé l’iPad d’une pile qui promet une autonomie de plus de 10 heures. C’est bien. Une autonomie de 24 heures serait mieux. Est-ce possible?

Photos et Vidéos
L’iPad offre des fonctions pour classer et stocker des photos ou des vidéos. C’est intéressant. Là aussi, la mémoire devra permettre le maintien d’une bonne collection.

Musique
L’iPad permet la liaison avec l’IPod et ITunes. Cela va de soi.

Cartographie
Apple clame que l’iPad permet l’accès à Google Earth et à Google Maps, ce qui n’est pas un grand exploit parce que la tablette se branche sur Internet. Mais Apple laisse entendre que l’iPad contiendrait aussi la fonctionnalité GPS. Ça reste à voir.

Calendrier, contacts et cahier de notes
Ce sont des fonctionnalités secondaires qui seront utiles à certains.

App Store
Il s’agit du magasin virtuel d’Apple. On y offre des milliers de bidules (144 000, si vous croyez la pub d’Apple), des jeux à perte de vue, des sites de réseautage, etc. Je comprends la logique commerciale derrière cette fonctionnalité. Celle-ci cache-t-elle des petites ficelles? Par exemple, si j’achète la tablette Kindle d’Amazon, est-ce que je ne pourrai avoir accès aux bidules offerts par Apple? Inversement, si j’ai l’iPad, est-ce que je pourrai acheter en ligne un bouquin chez Amazon? J’ose espérer que dans les deux cas, la réponse sera oui.

Conclusion
La technique des tablettes électroniques est presqu’au point. Mais le contenu laisse encore à désirer.