25 avril 2023
Une proposition pour le mieux-être des gens de l’Est de Montréal
Nous sommes les citoyennes et les citoyens de l’Est de Montréal.
L’Est de Montréal est le territoire bordé à l’ouest par la rue Papineau, au nord par la rivière des Prairies et au sud par fleuve Saint-Laurent.
Nous sommes plus de 600 000 à y habiter.
Déclaration. Nous, citoyennes et citoyens de l’Est montréalais, nous tenons à nos valeurs collectives et à notre qualité de vie. Nous désirons vivre en paix, en santé et heureux. Nous sommes préoccupés par notre avenir et celui de nos enfants. Nos besoins sont raisonnables mais beaucoup ne sont pas satisfaits.
Nous adhérons à la démocratie. En démocratie, nous sommes souverains. Les élus sont nos représentants : étant à notre service, ils ont la responsabilité de nous écouter et de mettre en œuvre les politiques et les projets que nous leur demandons. Nos élites économiques doivent nous écouter parce que leurs projets affectent notre qualité de vie.
En conséquence, nous exigeons de tous ces gens qu’ils mettent en œuvre ce qui suit :
Notre avenir. Nous leur demandons l’adhésion à une vision novatrice et positive de notre avenir, ce qui entraîne un changement radical de l’actuel paradigme d’aménagement et d’usage de notre milieu de vie.
Depuis plus d’un siècle, notre milieu de vie est la ‘cour à scrap’ de Montréal. Des industriels de tout acabit implantent chez nous leurs usines, leurs fonderies, leurs raffineries, leur plateforme de transbordement, leur cour de triage, leur port à conteneurs et autres installations polluantes ; ils salissent notre territoire au-delà de tout entendement. De connivence avec les industriels, les politiciens autorisent la circulation sans entrave de camions lourds, assistent sans intervenir à l’invasion de nos quartiers résidentiels par le Port de Montréal et à la destruction des rares boisés qui subsistent. Cette vision débilitante et suicidaire des politiciens, des technocrates, des financiers, des industriels, des développeurs et de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal n’est pas la nôtre ; nous la rejetons parce qu’elle sape notre santé, sabote notre qualité de vie et salit notre territoire.
Notre milieu de vie. Nous exigeons un milieu de vie agréable, convivial, confortable, fleuri, sécuritaire, beau, propre et adapté à nos besoins. Nous exigeons un changement radical du Plan d’urbanisme dans le sens de nos valeurs.
Nous rejetons les projets industriels lourds, perturbateurs et polluants, les projets dont les profits vont aux promoteurs et les inconvénients tombent sur nous.
Notre climat. La crise climatique planétaire nous frappe de plein fouet. Par la mise en valeur de notre territoire selon nos exigences, nous contribuerons à l’atténuer.
Nous refusons les projets qui exacerbent la crise climatique, nous refusons les îlots de chaleur et la bétonisation à outrance de nos quartiers.
Notre biodiversité. Nous exigeons qu’au moins 30% de notre territoire soit remis à la nature afin de protéger la biodiversité planétaire, et la nôtre. À cet effet, nous exigeons une réglementation et des projets concrets. Nous voulons notamment restaurer les ruisseaux et les milieux humides qui furent bétonnés par le développement industriel du XXe siècle ; nous voulons restaurer la nature dans nos quartiers.
Nous refusons le statut quo actuel qui favorise la bétonisation et la contamination de notre environnement.
Notre santé. Nous souffrons d’une sévère négligence en matière de soins médicaux : chez nous, depuis toujours, nous déplorons une carence de cliniques et d’hôpitaux. Mal doté, l’hôpital Maisonneuve-Rosemont tombe en ruine. Nous demandons des interventions d’urgence du gouvernement québécois pour mettre fin à cet éhonté scandale. Nous exigeons plus de médecins, plus d’infirmières et plus de préposés. Nous exigeons la reconstruction immédiate de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont avec un budget à la hauteur de ses besoins. Nous exigeons le renforcement de nos CLSC.
Notre santé encore. Nous croyons qu’il y a une corrélation forte entre la dégradation de notre santé, le dérèglement du climat et l’intense activité industrialo-portuaire de nos quartiers. Nous demandons que tous les projets d’aménagement ou d’architecture tiennent compte de notre santé et de la crise climatique.
En clair, nous refusons la pollution sous toutes ses formes.
Nos friches. Dans l’Est montréalais, on compte plusieurs friches industrielles. Nous demandons que la mise en valeur de nos friches industrielles soit faite pour satisfaire nos besoins, et non pour le profit des promoteurs. Une fois décontaminés, ces terrains doivent accueillir en priorité des parcs, des projets résidentiels pour notre population, et des projets éducatifs, culturels ou sociaux.
Pour ces friches, nous rejetons l’usage industriel polluant et perturbateur. Par exemple, nous rejetons l’horreur écologique de Ray-Mont Logistiques.
Nos espaces verts. Nous dénonçons dans l’Est une scandaleuse carence en espaces verts. Pour la combler, nous exigeons que les friches industrielles actuelles soient valorisées en espaces verts, en habitations et en équipements communautaires.
Nous rejetons l’usage industriel polluant.
Notre habitat. Nous voulons consolider, rénover, améliorer, embellir et fleurir l’habitat actuel. Pour le futur, nous voulons des projets pour la classe moyenne, des logements abordables et des logements sociaux pour les moins nantis.
Nous refusons les tours à condos spéculatives.
Notre mobilité. Nous voulons un système de transport collectif qui dessert toute la population de l’Est, un système convivial, adapté à nos besoins, constitué de tramways et d’autobus électriques en surface. Nous exigeons que l’actuel projet piloté par l’Autorité régionale de transport métropolitain soit fait en toute transparence, en concertation avec les gens de l’Est.
Nous rejetons les systèmes lourds du type skytrain comme celui de la CDPQ Infra ou comme celui de l’Autorité régionale de transport métropolitain (le PSE : Projet structurant de l’Est)
L’immigration chez nous. Nous sommes en faveur de l’immigration et de la diversité, mais dans le respect absolu de la culture québécoise et de la langue française.
Nous refusons la destruction lente de notre identité.
Notre sécurité. Nous favorisons une sécurité discrète et efficace. Nous sommes en faveur des mesures préventives. Récemment, on a vu un fort détachement policier protéger des conteneurs et des pépines contre la supposée menace que représentaient des mères de famille et leurs enfants.
Nous condamnons ce détournement des ressources de l’État. Nous refusons à la fois la prolifération du crime et la force policière aveugle et brutale.
_______________
PS 1.
Le 14 décembre 2018, la ministre de la Métropole Chantal Rouleau et la mairesse de Montréal Valérie Plante ont publié une ‘Déclaration du Gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal pour revitaliser l’Est de Montréal’ Nous rejetons cette déclaration rédigée à notre insu et qui propose des axes de développement contraires à nos intérêts.