Michel Lincourt PhD

Les tout-petits

Qu’on me permette de revenir sur la question de l’endoctrinement religieux dans les CPE du Québec. Et c’est encore madame Lysiane Gagnon qui m’en donne l’occasion.
Le 3 février dernier, la vénérable chroniqueuse nous sert un autre papier, très intéressant celui-là, dans lequel elle y réfléchit sur la « Toile de fond » des insurrections de la Tunisie et de l’Égypte. Pour étoffer son propos, c’est à dire pour illustrer le problème fondamental de ces pays, elle cite des données recueillies par les Nations unies, « des chiffres, dit-elle, aussi choquants que désespérants sur le sous-développement endémique du monde arabe ». Ce qui ressort de sa triste énumération, c’est l’image d’une société stérile, immergée dans une religion totalitaire, répressive et misérable malgré la fortune inouïe de ses dirigeants.
Le dernier paragraphe de la chronique résume l’argument de madame Gagnon. « Pourquoi, demande-t-elle, les femmes [sont-elles] plus infériorisées dans le monde arabe qu’ailleurs. Et elle ajoute : L’explication réside sans doute bien davantage dans l’intégrisme islamiste que dans la culture arabe, puisque la répression des femmes est tout aussi marquée, sinon plus, dans des sociétés non arabes, mais musulmanes comme l’Afghanistan, les zones rurales du Pakistan ou l’Iran des ayatollahs ». C’est moi qui souligne le mot ‘musulmanes’.
Ce qui me permets de poursuivre la réflexion en posant à mon tour une question : Quel est le dénominateur commun du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, de l’Égypte, de la Syrie, de la Jordanie, de l’Arabie Saoudite, de l’Irak, de Bahreïn, du Qatar, des Émirats Arabes Unis, d’Oman, de l’Iran, du Koweït, du Yémen, du Pakistan et de l’Iran? La réponse est évidente : ce sont tous des pays d’Islam ou, si l’on veut, des théocraties de fait ou, si l’on veut encore, des sociétés sclérosées par des croyances abrutissantes.
Les sociétés musulmanes ne font pas exception. Pratiquement jamais dans l’histoire de l’humanité a-t-on vu une société obnubilée par la religion s’émanciper, s’extirper de la misère et contribuer à la construction de la civilisation humaine. Ce sont les sociétés humanistes, libres, curieuses et raisonneuses qui développent les connaissances, qui créent la beauté et qui favorisent le bonheur sur terre plutôt que le vague nirvana d’un improbable au-delà. Combien de fois l’histoire a-t-elle démontré la fertilité de la démocratie face à la stérilité de la théocratie, la liberté des Lumières face à l’emprisonnement de la superstition, la tolérance issue de la laïcité face à la persécution des pouvoirs religieux.
C’est dire que Madame Gagnon ne nous surprend guère lorsqu’elle constate dans le monde musulman un intégrisme réactionnaire qui n’engendre que misère, corruption et violence. Un intégrisme validé par une doctrine insensée.
Ce qui nous ramène à nos têtes blondes. Dans les garderies religieuses, on inculque aux enfants cette même doctrine religieuse qui engendre, dans les sociétés où elle domine, des effets aussi néfastes.